(Maison familiale) Plus on est de fous, plus on mange.

Dimanche vingt-neuf novembre, jour de repas en famille. Le repas que tu attends chaque mois avec impatience. Parce que c’est le moment où toute la famille se retrouve dans la maison familiale. Une journée où vous prenez des nouvelles des autres, où les fous rires se mêlent aux discussions animées. Une journée de folie où tu en ressors éreintée mais pour rien au monde tu ne raterais ce genre de moment. Dix personnes dans une même maison, cela fait beaucoup et c’est hyper fatiguant. Quelques fois, tu te demandes comment tu as pu supporter ça pendant des années quand aujourd’hui, une journée est déjà trop difficilement supportable tant tes frangins peuvent être de grands enfants. Pire que tes neveux et nièces, c’est dire. Bon il faut dire que tu n’es pas du genre à te mettre de côté mais plutôt à participer aux bêtises de certains de tes frangins. Ces journées sont bon enfant et vous repartez bien souvent avec un trop plein de souvenirs et un ventre bien rempli.

Tu es arrivée assez tôt aujourd’hui pour aider ta mère à préparer le repas. Un moment de partage mère/fille qui dure depuis tellement d’années. C’elle qui t’a donné envie d’apprendre la cuisine, même si tu n’en as pas fait ton métier. Une passion restée comme telle parce qu’enseigner aux enfants était plus important à tes yeux que le reste. Une passion qui s’est encore plus développée depuis que Jules t’entraîne dans des journées cuisine avec elle. Rien que vous deux. Seulement vous deux. Tu souries en repensant à ces moments rien que vous deux. Un pur bonheur. Des frissons te parcourent le corps avant que ta mère ne te ramène à la réalité. « Tu t’étais encore perdue dans tes pensées. Ca va ? Parce que ça t’arrive bien trop souvent en ce moment, je trouve » qu’elle te demande. « Oui oui, ça va » . Tu esquisses un léger sourire avant de reprendre la parole. « Désolée, je repensais à mes petits élèves et à ce qu’ils m’ont raconté cette semaine ». Mensonge. Gros mensonge. Tu devrais avoir honte parce que ta mère les repère à des kilomètres à la ronde. « On va dire ça, oui ». Petit regard en coin tandis que ta mère s’affaire sur le plat principal. Elle ne te dira rien mais au fond, elle sait. Une mère sait toujours.

La matinée passée, tu lâches tablier et ustensiles de cuisine pour rejoindre ton père dans le salon pour l’aider à finir la table. En attendant que les autres arrivent. Tu as hâte qu’ils soient tous là pour enfin profiter de cette journée à fond.